Une FAC de Droit après un BAC L

Publication le 19/01/2015 | MAJ le 12/12/2022
Une FAC de Droit après un BAC L

Contrairement aux idées reçues, la filière Droit n’est pas réservée aux seuls étudiants de Bac S, ES ou STMG. Même s’il est vrai que les scientifiques sont habitués au rythme très soutenu qui sera attendu des élèves juristes, ou que les enseignements de STMG comportent plusieurs matières juridiques, les étudiants littéraires ont toutes leurs chances ! On vous explique pourquoi.

 

 

Le profil profil littéraire :

avantages et inconvénients

Plus de 20 % des promotions en droit sont constituées de profils issus de Bac L. Cependant, parmi ces 20 %, beaucoup ont choisi cette voie par défaut. Sans projet établi, leurs premières années sont souvent bien difficiles car il n’est pas aisé de s’investir à 100 % dans une filière qui ne nous passionne pas. En effet, le parcours lycéen du bachelier L ne l’a que très rarement amené à se frotter aux matières qui lui seront enseignées à l’université. C’est surement pour cette raison que les taux de réussite en L1 et L2 des séries L sont inférieurs à ceux des ES et S.  

Mais ne laissez pas ces chiffres vous décourager, car cette tendance s’équilibre en troisième année avec 90 % de réussite ! Il suffit simplement d’avoir la certitude que cette voie est bien la vôtre. Si tel est le cas, vous avez toutes vos chances, puisque les profils littéraires sont en réalité les mieux préparés aux études de droit !

 

Les capacités propres aux littéraires sont, en effet, les plus importantes pour bien débuter dans la filière juridique : esprit méthodique, synthèse et analyse, qualités d’expression, capacités rédactionnelles et haut niveau d’argumentation. Il s’agit de qualités que les « L » connaissent bien puisqu’ils se sont entrainés à les développer durant leurs années lycée. Les travaux que les étudiants seront amenés à exécuter en Droit seront donc mieux connus des littéraires (commentaire de texte, oraux, dissertation).

Par ailleurs, la matière juridique donnera du fil à retordre aux « penseurs ». Les heures passées sur vos dissertations de philosophie n’auront certainement pas été vaines si vous faisiez le choix de vous orienter dans une licence en droit.

 

Il a également été démontré que les étudiants avec un bon niveau en histoire-géographie, français ont des facilités en droit que les autres n’ont pas ! Ces matières sont encore très présentes en L, alors qu’elles s’effacent clairement en S et légèrement en ES.

 

L’aspect qui demeure un vrai challenge pour les littéraires, c’est la méthode de travail. La filière L reste très théorique, les étudiants ne sont pas habitués à enchainer les exercices. La rigueur est une qualité qu’il faudra à tout prix posséder, puisque le rythme très soutenu des cours juridiques nécessite un travail intense et continu. Cependant, rassurez-vous, la dimension pratique des premières années du cursus reste très relative.

 

En conclusion, n’écoutez pas ceux qui vous disent que le droit est fait pour les esprits scientifiques, c’est faux ! Avec vos qualités rédactionnelles et analytiques, votre profil est en réalité le plus adapté. Si vous êtes motivés et que vous travaillez sérieusement dès le début du cursus, le Droit sera votre ami !

 

 

 

Qu’est-ce qu’on étudie en Licence de Droit ?

Avant toute chose, vous devez décider si vous voulez vous orienter vers une filière 100% juridique, ou si vous désirez intégrer d’autres domaines à vos compétences. Il existe des doubles-cursus Droit-Anglais et Droit-Economie-Gestion pour ceux qui, respectivement, voudraient intégrer des notions internationales ou financières à leurs études.

 

Pour ce qui est de la filière basique, les enseignements sont donc entièrement axés vers le domaine juridique. En première année de licence, les professeurs vous transmettront les bases de la culture juridique générale. Il s’agit une initiation pour familiariser les étudiants aux différents aspects du droit. Sont ainsi au programme les bases des deux secteurs les plus importants : le droit privé (comprend l'ensemble des règles qui régissent les rapports physiques ou moraux entre individus) et le droit public (l'organisation et le fonctionnement politique, administratif et financier du pays, mais également les relations entre les États ou les organismes internationaux).

Pour garder un enseignement général, les professeurs intègrent la notion de droit à des matières déjà connues des étudiants : la philosophie, l’histoire, les sciences, la sociologie, l’économie, etc. De cette façon, chacun pourra connaitre les spécialités du droit et choisir quel sera son domaine de prédilection.

 

La deuxième année de licence initie aux matières plus « techniques », comme le droit administratif, droit civil, droit des obligations, finances publiques, etc. Enfin, la L3 aborde des enseignements beaucoup plus ciblés. C’est parmi une palette de nombreuses spécialisations que les étudiants devront faire leur choix. Les plus choisies restent le droit privé, public et social – mais il existe bien d’autres domaines où des juristes sont nécessaires :

  • Droit international et européen
  • Droit pénal
  • Droit des affaires
  • Sciences criminelles
  • Droit et Histoire / Histoire de l’Art et Archéologie
  • Droit du Sport / Droit réservé aux sportifs de haut niveau
  • Droit du travail
  • Droit & Sciences
  • Gestion juridique des contrats d’assurance

 

L’objectif à la fin de la licence est bien entendu une maîtrise totale des mécanismes juridiques et une connaissance parfaite des lois relatives à sa spécialisation.

 

 

 

Et après ma Licence de Droit ?

Dès la L2, il faut vous poser la question de savoir vers quelle carrière vous souhaitez vous orienter. La plupart des métiers du droit sont accessibles sur concours (métiers de l’administration) ou bien sur examen (profession d’avocat par exemple).

Licence professionnelle, L3 normale, Master, Master pro, doctorat… Nous vous présentons quels sont les niveaux d’étude attendus pour les métiers juridiques les plus répandus :

  • Un niveau Bac +2 vous permettra de devenir greffier.
  • Un niveau Bac +3 permet l’accès à des postes d’attaché de la fonction publique, assistant parlementaire, conseiller en entreprise ou conseiller en immobilier.
  • Un niveau Bac +4 vous ouvre l’accès à l’examen du barreau pour intégrer l’école d’avocat. Il faut également justifier de 4 années d’études validées pour devenir juge, huissier ou substitut du procureur.
  • Un niveau Bac +5 permet l’accès aux concours de fonctions de commissaire de police et notaire.
  • Pour ceux qui désireraient devenir enseignants-chercheur en Droit à l’Université, un doctorat (Bac +8) est nécessaire.

 

En grande majorité, après la L3, ce sont 87 % des étudiants qui poursuivent leur cursus en Master pro de Droit Privé ou de Droit Public. Cependant, les Masters en Droit Social et Fiscal sont également plutôt bien fournis chaque année. L’accès à ces formations se fait sur dossier, d’où l’importance de montrer sa motivation et son sérieux dès votre première année de Licence !

Une fois le M1 ou M2 obtenu, il est possible pour ceux qui le désireraient d’intégrer un Centre de formation professionnelle notariale (CFPN) ou bien l’École Nationale de Magistrature (ENM). Ces écoles sont, elles, accessibles sur concours.

 

Vous avez réussi à obtenir votre diplôme juste à temps pour réaliser que le Droit ne vous intéresse pas ? Pas de panique ! De nombreuses passerelles existent entre formations juridiques et autres domaines, les quatre plus empruntées étant celles vers la finance, la santé, le journalisme, les sciences politiques et le commerce.

Un Bac +2 en droit permet une réorientation en L3 Sciences Politiques, de la même façon qu’un étudiant en droit est libre de passer les concours d’admission aux écoles de journalisme et de commerce.