Réforme des études de santé : une nouvelle version dès 2026 ?

Publication le 01/04/2025 | MAJ le 01/04/2025
Réforme des études de santé : une nouvelle version dès 2026 ?

Le 26 mars 2025, lors d’une séance publique au Sénat, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a déclaré qu’une réforme de l’accès aux études de santé pourrait voir le jour à la rentrée 2026.

Cette annonce, qui intervient dans un contexte de critiques persistantes à l’égard des parcours PASS et LAS, relance le débat sur l’efficacité et la lisibilité du système actuel.

Une réforme de 2020 aux effets mitigés

La réforme de 2020, qui a supprimé la PACES au profit des parcours PASS (Parcours Accès Spécifique Santé) et LAS (Licences Accès Santé), avait pour ambition d’ouvrir l’accès aux filières de santé à des profils plus variés, tout en réduisant le stress lié au concours.

Si certains objectifs ont été partiellement atteints, de nombreuses voix – étudiantes, universitaires et politiques – pointent les limites de cette réforme. Parmi les critiques récurrentes : l’opacité des critères de sélection, la forte hétérogénéité entre les universités, ou encore la complexité des passerelles entre les parcours.

Le rapport de la Cour des comptes publié en décembre 2024 confirme ces dysfonctionnements.

L’institution souligne notamment que la réforme n’a pas pleinement permis d’harmoniser les modalités d’admission, créant ainsi des inégalités territoriales.

Ce constat rejoint celui des syndicats étudiants, qui dénoncent un système à deux vitesses selon les établissements.

Une réforme pour simplifier et harmoniser

Face à cette situation, le ministre Philippe Baptiste a exprimé la volonté de repenser l’accès aux études de santé.

L’objectif affiché est clair : proposer un système plus simple, plus lisible, et surtout plus équitable. Une des pistes envisagées serait la mise en place d’une voie d’accès unique, qui remplacerait à terme les dispositifs PASS et LAS actuels.

Cela permettrait de mieux encadrer les pratiques pédagogiques, de clarifier les attentes et d’assurer un traitement homogène des candidats à l’échelle nationale.

Le ministre a également insisté sur l’importance de préserver la diversité des profils tout en garantissant un haut niveau d’exigence académique.

Dans cette optique, les critères d’admission pourraient être recentrés sur les résultats académiques objectifs et les compétences transversales, afin de limiter le recours excessif aux oraux jugés parfois arbitraires.

Une mise en œuvre progressive, dès 2026 ?

La date de la rentrée 2026 est évoquée comme un horizon plausible, sous réserve que les travaux engagés avancent rapidement.

Un groupe de travail a été mis en place au sein de la commission des affaires sociales du Sénat, chargé de proposer des recommandations concrètes pour une réforme effective.

Ces propositions sont attendues dans le courant du premier semestre 2025.

La concertation avec les universités, les doyens de facultés de médecine, les représentants étudiants et les acteurs de la santé sera déterminante.

Le ministère souhaite en effet co-construire une réforme qui réponde à la fois aux enjeux de formation et aux besoins du système de santé, confronté à une pénurie croissante de professionnels, notamment dans les déserts médicaux.

Les étudiants dans l’attente de clarté

Du côté des étudiants, les attentes sont fortes. Depuis 2020, beaucoup dénoncent une sélection jugée injuste, des parcours flous, et une charge de travail excessive sans réelle visibilité sur leurs chances de réussite.

La perspective d’une réforme suscite à la fois de l’espoir et de la prudence. Pour certains, il s’agit de la dernière chance de rendre le système plus humain, plus juste et plus adapté aux réalités du terrain.

L’annonce d’un éventuel nouveau cadre dès 2026 soulève également une question importante : comment assurer la transition pour les promotions déjà engagées dans le système actuel ?

Le ministère devra s’assurer que la réforme n’aggrave pas les inégalités ou ne génère pas d’incompréhension supplémentaire.

Un enjeu majeur pour l’avenir de la santé en France

Au-delà des parcours étudiants, cette réforme s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’organisation de notre système de santé.

Former plus de professionnels, mieux répartis sur le territoire, et mieux préparés aux défis médicaux et sociaux du XXIe siècle, passe par un accès plus juste et plus efficace aux études de santé.

À travers cette réforme, c’est donc aussi la qualité des soins de demain qui se joue.

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L’année 2025 sera donc décisive pour le devenir de cette réforme, entre concertation, arbitrages politiques et attentes sociétales. Les étudiants et leurs familles devront suivre avec attention l’évolution de ce chantier stratégique, dont les conséquences pourraient être majeures pour toute une génération.