Des dissidents de l’Unef et de l’Alternative créent l’Union Étudiante, un nouveau syndicat

Publication le 19/04/2023 | MAJ le 19/04/2023
Des dissidents de l’Unef et de l’Alternative créent l’Union Étudiante, un nouveau syndicat

Dans un contexte social tendu, marqué par les mouvements de grève contre la réforme des retraites, dix-sept sections locales de l’Unef ont décidé de quitter l’organisation pour fonder un nouveau syndicat : l’Union Étudiante. Ce mouvement rassemble des membres de l’Alternative, elle-même issue d’une scission de l’Unef en 2015, et d’autres associations d’étudiants.

Un nouveau syndicat étudiant en quête de poids politique

À l’approche de son congrès fondateur prévu pour les 22 et 23 avril, l’Union Étudiante a déjà défini ses priorités.

  • La première d’entre elles est de participer activement aux concertations sur la réforme des bourses étudiant pour financer ses études, organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur.
  • Mais l’Union Étudiante compte également peser sur d’autres sujets, notamment la lutte contre l’extrême droite dans les universités.

Cette initiative intervient dans un contexte où les étudiants sont de plus en plus nombreux à se mobiliser contre la précarité, la sélection à l’université et les restrictions budgétaires. Si ces thèmes sont abordés par l’ensemble des syndicats étudiants, l’Union Étudiante se veut une alternative à l’Unef, qui a perdu une partie de sa légitimité aux yeux de certains militants.

Les dissidents de l’Unef pointent des désaccords internes et une évolution inadaptée

Selon les membres fondateurs de l’Union Étudiante, « leur départ de l’Unef résulte d’un climat très conflictuel au sein de l’organisation, ainsi que d’une incapacité à évoluer en phase avec la société ». Ils évoquent des désaccords organisationnels, mais aussi de fond sur le rôle et la méthode du syndicalisme étudiant en France.

Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef, reconnaît ces dissensions, mais souligne que « certaines divergences portaient sur des questions pratiques, comme l’aide aux étudiants en difficulté (bourses, logement, inscriptions, etc.) ». Pour elle, « l’Unef reste un syndicat représentatif et légitime, qui continuera à défendre les intérêts des étudiants et à promouvoir une vision progressiste de l’enseignement supérieur ».

Devenir une organisation étudiante de poids

Malgré ses 30 000 adhérents, l’Unef n’est plus le principal acteur syndical chez les jeunes depuis 2016, la Fage l’ayant dépassé. L’Union Étudiante souhaite inverser cette tendance et devenir la première organisation étudiante en France. L’Unef dénonce également, dans un communiqué, la « volonté d’hégémonie d’un seul groupe » qui entrave « le droit au désaccord, fondement de l’organisation des débats ».

Bien que le mouvement naissant reconnaisse l’héritage de l’Unef en termes de victoires syndicales et de leadership sur des luttes majeures telles que le féminisme et l’antiracisme, elle cherche à construire un nouveau modèle.

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